Comment faire de l’écologie en voyage avec des enfants

Ma fille a lu le texte d’avant notre départ en vacances, elle connaissait donc mon plan diabolique 👿 … A-t-elle été influencée? A-t-on réussi à faire de l’écologie en voyage¹?🤔

Avant de partir

On avait un thème, sans être un objectif de voyage non plus : la biodiversité.

On savait qu’on allait parcourir des kilomètres en avion, voiture et RV et donc contribuer au réchauffement climatique.

On espérait voir pleins d’animaux sauvages et être époustouflé devant des paysages de carte postale.

On voulait sensibiliser nos enfants à la beauté de la nature, à sa fragilité, sa complexité. On voulait leur montrer les conséquences de l’action des hommes, on voulait des surprises et des découvertes…

… et ben, on n’a pas été déçus !! C’est partis pour un cours d’écologie en voyage!😜

Leçon 1 d’écologie en voyage : A la découverte de la faune

La découverte de la faune locale a surtout été le théâtre de moments magiques et de moments de frayeur!

On a observé de nombreux animaux, inhabituels pour nous 🐺🐆🦖🦅🐻, dans leur habitat naturel : une famille de raton laveur sur le bord de la piste cyclable, une otarie dans le port, une biche et ses petits à côté d’un site de camping, des mouflons qui broutent le long de la route, une baleine qui saute pour nous saluer, des loutres qui nagent sur le dos, d’autres otaries curieuses qui jouent dans l’eau ou se prélassent sur les rochers, des aigles qui tournoient à la recherche de leur proie, des gophers qui sortent la tête de leur trou au milieu d’un champ… (moment magique 🤩)

On a admiré des animaux sauvages dans un centre de secours pour animaux, comme l’ours, le loup ou le cougar (moment magique 🤩). Ça ne nous tentait pas vraiment de croiser ceux-là pendant une balade en forêt… (moment de frayeur 😱)!

On a aussi caressé une corne de triceratops et on s’est extasié devant des fossiles de dinosaures laissés sur place (moment magique 🤩) entre les hoodoos, les serpents, les scorpions et les veuves noires du Dinosaur Park. Ces petites bêtes là, on n’avait pas trop envie de les croiser non plus… (moment de frayeur 😱)!

Et puis il y a eu tous ces moments d’agacements, de ne pas pouvoir manger sans la visite de plusieurs guêpes et abeilles, ou de se faire attaquer par des nuées de moustiques pendant nos ballades et nos soirées 🤬. L’occasion parfaite de réitérer que chaque animal à une raison d’être et sers à quelque chose. Curieusement, mon mari et mes enfants n’étaient pas toujours réceptifs …  🤔😜. Et pourtant, à leur demande, on a googlé « à quoi pouvait servir un moustique ». Depuis, ils n’ont plus envie de les écraser, juste de les éviter (moment magique🤩) !

Pourtant c’est difficile d’avoir envie de protéger un ours ou un cougar quand on a peur de le croiser  pendant une balade sur son territoire. On se prend même à espérer qu’il n’existe pas pour se promener ou dormir sereinement en pleine forêt… je prends pleinement conscience que rien n’est noir ou blanc.

Par contre, vouloir protéger un animal tout mignon, ça c’est facile! Et c’est donc là-dessus qu’on va se concentrer!

Leçon 2 d’écologie en voyage : A la découverte des paysages

Notre périple 🗺: Vancouver, Ile de Vancouver (Ucluelet/Tofino et Victoria), traversée des Rocheuses (Vancouver – Calgary en RV) et saut de puce au Dinosaur Park près de Brooks.

Nos yeux n’ont pas été déçus! 🏞🤩

Quand on roule dans les Rocheuses, dans cette vallée entre deux montagnes dont les sommets sont marbrés de couches de sédiments, on réalise qu’on est en fait dans le fond d’un glacier. Il a depuis longtemps disparu et laissé les cicatrices de son passage sur les montagnes. Il ne reste que quelques vestiges de ces glaciers dont les particules de sédiments donnent cette couleur incroyable aux lacs.

Tous ces paysages ont permis aux enfants de développer leur sens de la beauté et de la contemplation. 🤩

Et bien sûr, en plus de toute cette beauté et cette diversité d’écosystèmes, on a vu des paysages de désolations, des vestiges de feux de forêts sur des kilomètres 🔥. Ça nous a rendu triste tous ces arbres brûlés!

On a appris, sidérés, qu’en fait le feu est sain pour une forêt, même si des tonnes de CO2 sont relâchées dans l’atmosphère !!

Il lui permet de devenir plus forte, plus diversifiée quand elle se régénère. L’homme, croyant bien faire, à lutter très efficacement contre les feux de forêts pendant des décennies. Il a, sans l’anticiper, contribué à la prolifération de forêts sombres et denses (dans lesquelles les feux se propagent très vite), au détriment de prairies et de forêts clairsemées (rempart naturelle à la propagation des feux 🧐 …). Les sols se sont appauvris car dans ces forêts denses et sombres, presque rien ne pousse sans lumière, et donc peu d’animaux y vivent. Les Parcs Nationaux Canadiens sont en train de réhabiliter certains espaces, (avec des feux contrôlés!) pour clairsemer la forêt et redonner de l’espace aux prairies. Ce sont des écosystèmes extrêmement riche et habitat notamment des mouflons d’Amérique du Nord en voie d’extinction.

Cette histoire de feu de forêt a vraiment marqué les esprits des enfants! 😲

Là encore, finalement, rien n’est blanc ou noir… et on a aussi beaucoup d’idées reçues. L’homme réussira-t-il à réparer ses erreurs d’ignorances passées?

Leçon 3 d’écologie en voyage : A la découverte des parcs et des musées

Tous les endroits qu’on a visités, sans exception, parlent de protéger l’environnement. Chaque lieu s’est arrangé pour faire un rapport, même lointain avec la protection de la planète. 🌎💚

Pour ma plus grande joie, sans l’avoir chercher ou planifier, j’avais toujours un support pour parler de ces thèmes aux enfants. 🤩💪

Quelques exemples:

Je suis vraiment heureuse d’avoir vu que le Canada est particulièrement protecteur de ses espaces naturels. Je ne l’avais jamais autant ressenti qu’en visitant les Parc Nationaux.

Les gardes des parcs maintiennent un équilibre fragile et complexe entre, d’un côté, permettre à l’homme d’accéder à des terres sauvages, protégées et magnifiques et de l’autre côté, préserver l’habitat naturel et la tranquillité des espèces qui y vivent. La consigne est de ne rien cueillir, rien déplacer, ne surtout pas déranger les animaux, ne laisser aucune trace de notre passage, y compris des petites miettes de chips ou de sandwichs de nos pique-niques (la nourriture humaine est souvent toxique pour la faune).

Toute cette conscience écologique a été une vraie surprise et un moyen pour moi d’avoir des tonnes d’excuses pour parler de sauver la planète. 🌎💚😜

Leçon 4 d’écologie en voyage : A la découverte du minimalisme … en RV

Partir 10 jours en RV (ou VR ou Camping Car), une première pour nous, a été une expérience écologique extrêmement intéressante. Faire de l’écologie en voyage, c’est aussi avoir un regard sur notre manière de vivre. Ça va sûrement faire rire tous les amateurs de campings, mais on était tellement novice qu’on n’a jamais pensé être limité en eau et en électricité. On a donc réservé des emplacements sans branchements, et ça a été un beau défi et une belle opportunité de prendre conscience de notre consommation.

L’eau 💧

Ne pas se laver tous les jours, éteindre systématiquement la douche et se rincer en moins de 3 min, faire la vaisselle avec un fond d’eau, actionner l’eau de la chasse d’eau avec grande parcimonie, se laver les mains sans laisser couler l’eau. Avec tous ses gestes, on devait remplir notre réservoir d’eau de 120L tous les 1.5 à 2 jours, pour 5 personnes. Je suis très fière de nous, sachant que la consommation moyenne d’eau d’un canadien est de 400L par jour!

Il y avait des points d’accès à l’eau dans les campements, mais cette eau n’était jamais potable. Les enfants mesuraient donc la chance et la précieuseté de notre réservoir d’eau par rapport à ceux qui dormaient en tente. Oui, car eux, avant de se faire un verre d’eau, devaient aller chercher l’eau à un robinet quelque part, la faire bouillir et la laisser refroidir… car bien entendu acheter des bouteilles d’eau en plastique n’était pas une option dans nos têtes😜… ce qui n’est malheureusement pas le cas de tous les campeurs… mais comment leur en vouloir vu les défis d’accès…

Ma fille a aussi pu expérimenter de laver le linge d’une semaine de toute la famille dans un seul seau d’eau (ça nous a pris 2h! de frottage, rinçage et essorage).

L’électricité ⚡

Comme on n’a quasiment jamais pu se brancher au secteur, on ne pouvait compter que sur la batterie du RV qui tenait environ 36h, en limitant drastiquement l’éclairage. Hors de question bien sûr d’utiliser le générateur à essence!

Les objets 🍽

Il a aussi fallu composer avec le nombre restreint d’ustensiles de cuisine et de vaisselle. Un par personne, une poêle et une casserole, c’est tout… Riez, riez, …mais quand on n’a pas l’habitude, ce n’est pas évident au début. Ça nous a permis de prendre conscience de la quantité de choses qu’on a chez nous et qui ne sont finalement pas nécessaires.

Les déchets 🗑

On a dû lâcher prise sur nos poubelles! Pas de compost, les seules choses qui se recyclent dans les campements sont les bouteilles d’eau ou de jus, et la possibilité d’acheter en vrac est très limitée. Résultat : 1 gros vilain sac poubelle tous les 3 jours😞. Par contre on a très bien géré notre quantité de nourriture, 0 gaspillage alimentaire😁. Force est de constater, que tous les gestes qu’on a mis en place à la maison pour réduire nos déchets depuis plusieurs années ont un réel impact sur la quantité de nos poubelles qui se retrouvent à l’enfouissement.

La place 🧳

La gestion de l’espace a été plutôt facile, même si vivre à 5 pendant 10 jours dans quelques m2 apporte toute sorte de défis. Le RV était bien pourvu en espace de rangement qu’on n’a jamais rempli au complet, la quantité de choses amenées étant limité par nos valises. Le plus dur pour les enfants a été de sélectionner les toutous, livres et jouets qu’ils voulaient emmener. Tourner avec les mêmes pendant 10 jours n’a pas été problématique, mais combien de temps aurions-nous tenu?

En tout cas, j’ai vraiment aimé l’expérience et ça m’encourage à tendre vraiment plus vers le minimalisme à la maison.

Leçon 5 d’écologie en voyage : A la découverte du côté obscure : la pollution et les gaz à effet de serre

Tout semble rose dans cette histoire… mais on a entrevu une autre facette du Canada, durant notre court séjour en Alberta… On n’a pas vu les sables bitumeux, mais on en a parlé. On a vu le prix de l’essence très bas, les alignements de pickup, et les puits de pétrole dans chaque champ au bord de la route.

Le concept de gestion/réduction des déchets n’est pas très présent non plus! Une paille dans un jus c’est bien, mais deux c’est mieux. Le petit déjeuner/buffet dans l’hôtel est servis dans du tout jetable 😱🤬. C’est d’ailleurs la première fois qu’on peut admirer une distributrice d’ustensiles en plastique… Mais l’hôtel a bonne conscience, une affiche géante explique les bienfaits sur la planète et les travailleurs du café équitable. Ouf, sauvé! 😒

En Colombie-Britannique, on est passé au milieu d’un Rib Fest où s’alignaient une quinzaine de stands de ribs (toutes ces émissions de CO2 d’élevage…). Ca sentait bon au milieu des bateaux, voitures, et tracteurs exposés, avec des moteurs tous plus gros les uns que les autres. Au secours, retournons dans la forêt manger des framboises sauvages! 🤪

On a aussi eu la chance de visiter le site d’une ancienne mine de charbon et de sa ville démantelée. L’occasion d’apprendre aux enfants les différents types d’énergie. Tout au long du sentier, des pancartes nous alertent de ne toucher aucun caillou ou aucune plante, car ils sont contaminés de produits toxiques liés au charbon. « Les enfants, imaginez qu’il existe encore beaucoup de mines et de centrales aux charbons en activités dans le monde et que des gens y travaille et y vivent tous les jours ». Bam, autre prise de conscience!

D’ailleurs, on a bien contribué aussi avec nos transports ✈⛴🚗🚀! C’était la raison pour laquelle ce voyage a failli être annulé. Bien évidemment, j’ai compensé nos 543 km de train, 6366 km d’avion et 2626 km de voiture et de RV. Mon cœur va à la Bourse du Carbone Scol’ère pour ça.

Bilan du voyage

On a beaucoup parlé d’environnement pendant ce voyage, pas tout le temps bien sûr, mais il y avait souvent une bonne occasion pour le faire. Qu’en ont vraiment retenu les enfants? Sur le moment, beaucoup de choses. J’espère vraiment que de leur avoir fait vivre ces expériences, montrer toutes ces choses grandira leur envie de protéger la nature et guidera certaines des décisions qu’ils prendront plus grands. Nous verrons!

Et le meilleur pour la fin…

Au moment où je compense mes émissions de carbone en ligne, ma fille et sa bande passent par là. Elle zieute l’ordi et s’exclame : « Eh, je reconnais, c’est la Bourse du Carbone Scol’ere! »

A quoi ses ami(e)s répondent « Ah ben oui, c’est les ateliers qu’on a eu l’an dernier, on va les avoir cette année encore? Tu travailles pour eux?

– Oui, j’anime ces ateliers dans d’autres écoles, et là je compense nos émissions de CO2 des vacances, vous vous rappelez ce que c’est?

– ………. Bon, on va jouer au ballon! »

Ouais, ben c’est pas gagné! 🤪 Ne nous laissons pas abattre et on garde les yeux grands ouverts !

¹écologie = étude des être vivants dans leur milieu. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cologie

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